Comment travaillent les gendarmes de Geispolsheim ?

Deux gendarmes sont venues nous rencontrer au collège pour parler de leur métier, qu’elles exercent depuis de nombreuses années. Ensuite, nous sommes allés visiter la gendarmerie. Nous avons pu découvrir leur organisation géographique, leur métier, leurs locaux et leur équipement.

L’organisation géographique

On trouve les policiers seulement dans les villes de plus de 20.000 habitants. En-dessous, il n’y a que les gendarmes. Par exemple, dans le Bas-Rhin, Strasbourg, Haguenau et Sélestat sont gérées par la police nationale. A Geispolsheim, il y a moins de 20.000 habitants, donc la ville est gérée par les gendarmes. Les gendarmes travaillent sur des zones, chaque brigade a son secteur. La brigade de Geispolsheim a un secteur de six communes : Geispolsheim, Kolbsheim, Duppigheim, Entzheim, Holtzheim et Blaesheim.

Que font les gendarmes ?

Les gendarmes sont polyvalents : ils sont chargés de la « surveillance générale » : ils patrouillent pour protéger les gens. Par exemple pour éviter les vols, les crimes, le terrorisme… Et si besoin ils interviennent. Ils font aussi de la prévention en informant la population des risques et des moyens de se protéger. C’est un travail qui se fait parfois sur le terrain en patrouille (en voiture ou à vélo), parfois dans les bureaux pour rédiger des procédures.

Une journée normale de travail au bureau, c’est 8h-12h et 14h-18h. Lorsqu’ils sont « premier à marcher » (en équipe d’intervention), ils sont de permanence de 8h à 19h ou de 19h à 8h (travail de nuit). Une patrouille dure trois heures en général.

Leur statut militaire fait qu’ils ne sont pas sont pas soumis aux 35 heures. Ils peuvent être appelés à n’importe quelle heure pour venir en renfort d’une patrouille de leur brigade, mais aussi d’autres brigades. Leur activité est liée aux événements, peu importent les conditions climatiques. C’est un travail qui demande d’avoir une bonne santé physique pour pouvoir résister à des services qui peuvent durer parfois jusqu’à 96 heures non stop, sauf pour se restaurer.

Nous avons demandé à un gendarme si son métier lui plaît : « Oui, c’est un métier qu’il faut faire avec passion, sinon vous allez vite être épuisé, dégoûté, et faire des erreurs qui peuvent avoir de lourdes conséquences pour vous, vos collègues et les personnes impliquées. » D’après lui, ce métier demande beaucoup de rigueur et de calme.

Lorsque nous avons visité la gendarmerie de Geispolsheim, nous avons vu à l’entrée la gendarme chargée d’accueil ou « planton » qui reçoit les gens et qui écoute leur problème. Dans le bâtiment, il y a plusieurs bureaux où chaque gendarme a son poste de travail pour mener ses procédures : recevoir les gens, appeler le procureur… Nous avons appris que la gendarmerie peut employer des gens handicapés à certains postes particuliers.

Nous avons pu visiter la gendarmerie de Geispolsheim
[Crédit photo : page Facebook Gendarmerie du Bas-Rhin]

Les salles de la gendarmerie

La gendarmerie est sécurisée par plusieurs portes verrouillées. Certaines pièces ont une alarme supplémentaire. A l’entrée il y a différentes affiches sur plein de sujets pour lesquels on peut aller chez les gendarmes : sexisme, vol de vélo, recrutement… On est accueilli par le « planton ».

La salle radio, attenante, permet aux gendarmes de communiquer avec la gendarmerie depuis leurs voitures et grâce à leur équipement.

Certains d’entre nous ont été surpris du nombre de bureaux : il y en a beaucoup car 22 gendarmes travaillent à la brigade (un officier, 16 sous-officiers et cinq gendarmes adjoints-volontaires). Certains bureaux sont individuels, d’autres sont occupés à deux ou trois. Il y a aussi une jeune en service civique trois jours par semaine.

Par contre, il n’y a que deux cellules. Elles permettent de placer les suspects en garde-à-vue pendant 24 à 48 heures. C’est une pièce fermée qui comporte un lit, des couvertures et des toilettes. On leur sert des plats préparés réchauffés au micro-ondes qu’ils mangent avec des couverts en plastique et pour boire, ils ont de l’eau. Les plats sont fournis par la compagnie de gendarmerie qui gère plusieurs brigades.

Au sous-sol on trouve la salle de réunion. C’est une pièce spacieuse qui permet au commandant de brigade de rassembler tous les gendarmes pour parler des procédures, des affaires, des choses dont il faut discuter en commun, ou quand il y a des opérations judiciaires.

Enfin, il y a une salle de musculation : les gendarmes peuvent y aller quand ils sont au repos pour faire de l’exercice.

L’équipement des gendarmes

Dans le véhicule

L'intérieur du véhicule de gendarmerie.
L’intérieur du véhicule de gendarmerie.

Dans le garage, il y a les véhicules d’intervention. Nous voulions savoir si les gendarmes conduisaient des voitures de sport, mais ils nous ont répondu que non. C’est réservé à la brigade rapide d’intervention sur les autoroutes. A la brigade de Geispolsheim, ils ont quatre véhicules normaux sur lesquels sont rajoutés des équipements spécifiques de gendarmerie :

  • Les gyrophares qui servent à signaler un accident et à demander aux véhicules de se décaler à droite ou à gauche.
  • La radio qui permet de communiquer entre la patrouille et la brigade ou le centre opérationnel de Strasbourg pour les envoyer sur des interventions. Elle permet aussi d’appeler des renforts.
  • Le micro qui sert à parler aux automobilistes depuis le véhicule pour leur demander de dégager la voie ou bien de s’arrêter.
  • La sirène.
  • Une housse en cuir sur les sièges pour éviter que les gens alcoolisés ou malades ne salissent le véhicule.
  • Une petite table pliable pour prendre des notes et remplir des documents.
La sirène : « Attention les oreilles »

A l’arrière du véhicule se trouve le matériel d’intervention :

  • des cônes de signalisation lumineux pour baliser un accident ou une intervention.
  • une mallette « gel des lieux » dans laquelle il y a :
    • un morceau de ruban de signalisation (« rubalise »)
    • des cônes numérotés pour marquer des indices, comme dans les séries télé !
    • Des petits indicateurs en forme de flèche pour marquer les petits indices pour les repérer sur les photos ou pour marquer des directions.
    • Des couvertures de survie pour éviter que les blessés aient froid
    • Des masques, des sur-chaussures et des gants pour se protéger
  • une mallette « traces biologiques » qui sert à faire des prélèvement d’ADN dans laquelle il y a :
    • des gants pour se protéger
    • des cotons-tiges dans des tubes à essai – une mallette qui contient de la poudre qui sert à révéler les empreintes pour les prélever avec du scotch. Ensuite, on compare les empreintes avec le « fichier d’empreintes » pour voir si on connaît la personne.
  • une caisse qui contient :
    • une trousse de secours
    • un kit de prélèvement sanguin pour qu’un médecin fasse une prise de sang pour contrôler la présence d’alcool ou de stupéfiant.
    • Un éthylotest
    • une bombe de peinture qui sert à faire des marquages sur les voitures abandonnées ou sur le lieu d’un accident par exemple.
  • Un stop-stick : c’est une barre pour arrêter les véhicules qui refusent de s’arrêter. On le jette sous les roues. Il y a une version courte et une version longue qui se déplie. Pour le récupérer, ils ont une manivelle. C’est une barre en plastique qui contient des pointes creuses (comme des macaronis) qui s’enfoncent dans les pneus et les crèvent.
  • Un sac qui contient des piquets pour tendre des draps pour masquer une scène de crime. Ça va avec la mallette « gel des lieux ».

Équipement personnel

On reconnaît les gendarmes à la tenue (un polo bleu et un calot), aux badges et à l’arme. Ils ont aussi des menottes. L’une des gendarmes nous a montré sa carte professionnelle qui permet de prouver qu’elle est une vraie gendarme, que sa tenue n’est pas un déguisement. Ou alors dans le cas où elle est en civil.

Quand ils sortent de la brigade ou sont chargés d’accueil : ils portent un gilet pare-balle qui protège des balles, des coups et atténue les coups d’armes blanches. Il y a le gilet « discret » qui se porte sous la veste. Il peut aussi avoir des poches pour porter l’équipement. Il résiste aux calibres jusqu’à 9mm. Et il y a le gilet pare-balle lourd qui résiste à de plus gros calibres et le casque. On a eu le droit de les essayer !

Les gendarmes ont trois armes différentes :

  • Une arme de poing : c’est un calibre 9mm
  • Une arme d’épaule : c’est un calibre 9mm aussi. La crosse se déplie et il y a plusieurs modes de tir : « sécurité » (pour ne pas tirer par accident), « coup par coup » (une balle à la fois), « rafale » (deux cartouches partent quand on appuie) et « illimité » (le chargeur se vide). En gendarmerie, ils ne travaillent qu’avec le « coup par coup ».
  • Une « arme de force intermédiaire non létale » : un taser ou pistolet à impulsion électrique qui sert à maîtriser quelqu’un. Un pointeur laser rouge permet de viser. En mode « choqueur », le taser crée un arc électrique bleu qui dure cinq secondes. Pour tirer à distance, il y a une cartouche qui permet de tirer à 7m50. Il y a deux ardillons (des petites pointes) qui se plantent dans le corps et créent un arc électrique. S’ils tirent, des confettis sortent pour marquer la distance à laquelle ils ont tiré. Car plus ils tirent de loin, plus les ardillons s’écartent. Le pointeur marque l’aiguille du haut.

Pour nous les présenter sans danger, le gendarme pointait les armes dans un tube à sable et le taser vers le mur. Il nous a fait une démonstration du chargement des armes.

Quelle que soit l’arme, ils n’ont pas le droit de viser la tête.

Ils nous ont aussi montré un « bâton de protection télescopique » et une bombe lacrymogène. Pour le maintien de l’ordre, ils ont également des grenades de désencerclement, des flash-ball et des boucliers.

Pour choisir une arme, ils doivent respecter le principe de proportionnalité et donc rester au même niveau par rapport à l’attaque. C’est la légitime défense : la réponse doit être proportionnelle à l’attaque. Ça nous concerne aussi. Par exemple, à l’école, si quelqu’un nous insulte c’est disproportionné de répondre avec un coup de poing. Les conséquences n’ont pas la même gravité.

Les élèves d’ULIS

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